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Éoliennes et biodiversité : Synthèse des connaissances sur les impacts et les moyens de les atténuer

mardi 3 mars 2020, par Geoffroy Marx

Le développement de l’éolien est à la fois un pilier de la transition énergétique et un vecteur d’impacts potentiels pour la biodiversité. Bien que l’énergie éolienne soit destinée à se substituer à des énergies polluantes, émettrices de gaz à effet de serre (GES) ou présentant de forts risques pour l’environnement, elle peut, elle aussi, avoir un impact de diverses manières sur la faune, la flore et les habitats.

La loi pour la reconquête de la biodiversité conforte la séquence dite ERC introduite en droit français par la loi relative à la protection de la nature de 1976 ; séquence qui consiste à « éviter les atteintes à la biodiversité, à défaut les réduire et, en dernier recours, compenser les impacts résiduels » (éviter-réduire-compenser). Dans le domaine de l’éolien, de nombreuses mesures existent pour mettre en œuvre une séquence ERC exemplaire.

Une synthèse des connaissances actuelles a donc été réalisée afin de mieux caractériser ces impacts et leurs facteurs d’influence, et de mettre en avant les méthodes et technologies utilisées pour les atténuer.

Les oiseaux et les chiroptères sont reconnus comme étant les taxons les plus sensibles au développement des parcs éoliens. Ces derniers peuvent provoquer des collisions avec des individus en vol, des pertes et fragmentations d’habitats ou des perturbations comportementales, toutes liées à la présence d’aérogénérateurs et à leurs lieux d’implantation.

Les groupes les plus vulnérables semblent être les oiseaux et chiroptères migrateurs, les rapaces ainsi que les chauves-souris de haut vol.
Cela ne veut toutefois pas dire que les autres taxons ne peuvent pas être affectés par l’éolien : amphibiens, mammifères, plantes, etc. sont vulnérables face à la dégradation de leurs habitats.

Une planification à large échelle prenant réellement en compte les enjeux de biodiversité est la mesure la plus efficace pour sélectionner les sites et éviter des impacts. À l’échelle de chaque projet, la bonne conduite du pré-diagnostic et de l’étude d’impact est, elle aussi, indispensable pour identifier correctement les enjeux et proposer des mesures d’atténuation adaptées : choix du nombre, du gabarit et de la localisation fine des éoliennes, gestion appropriée des habitats proches, etc.
L’asservissement des éoliennes peut également participer à la réduction des risques de collision pendant les périodes de risque définies sur la base de paramètres environnementaux ou par des détecteurs en temps réel. Ces détecteurs peuvent, en outre, être couplés avec des systèmes de dissuasion acoustique ou visuelle, afin d’éloigner les individus évoluant à proximité.

Pour finir, plusieurs problématiques ont été identifiées, sur lesquelles les exploitants, écologues et chercheurs devraient se concentrer ; notamment le besoin d’améliorer les études d’impacts pour les chiroptères, de tester différentes méthodes d’atténuation ou d’harmoniser les protocoles de suivis environnementaux, afin de pouvoir collecter et analyser les résultats à l’échelle nationale et internationale.

<media254|icone|left> Gaultier, S.P., Marx, G., & Roux, D., 2019. Éoliennes et biodiversité : synthèse des connaissances sur les impacts et les moyens de les atténuer. Office national de la chasse et de la faune sauvage/LPO